

Papier de feuille de mûrier, cuir, coton.
70x120cm, 2023
La route se poursuit, j’avance vers la Chine.
Flottante, en regardant le ciel, je m’envole.
Un nœud persan, un papier mongol, un motif chinois, le tapis se construit, se tisse empreint des différentes cultures qu’il pourrait traverser sans frontières.
Suspendu dans l’espace, ce tapis tente de rester vaporeux en opposition au caractère pratique et terrestre de sa matérialité. L’accumulation du papier par le tissage floute et diffuse les contours des motifs afin d’accentuer ce qui ne peut être figé, ce qui est flottant, ce qui est mouvant.
Sur une route de la soie fantasmée et rêvé, mon chemin m’a conduit à flotter dans les nuages.
Volonté d’échapper au réel ou bien de continuer une rêverie, le nuage s’est inscrit comme une représentation évidente d’un état nébuleux en perpétuel mouvement. Associé au ciel et au passage à l’immortalité pour les chinois, le nuage représente une nature en constante évolution. C’est un symbole de mouvement, de force turbulente mais aussi de légèreté et de fluidité.
Insaisissable, les nuages flottent sans gravité et se meuvent en apesanteur.
« Les nuages, brumes et vapeurs, souvent évanescents dans la peinture « de montagnes et d’eaux », permettent le passage du yin au yang, de la terre au ciel et inversement. » Yolaine Escande, Nuages, brumes et vapeurs : le souffle cosmique dans la peinture et la philosophie chinoise, Dans : Jackie Pigeaud (dir), Nues, Nuées, Nuages, (p. 213-232) Presses universitaires de Rennes, 2010


