
Mon corps tisse le tapis (réel) dans l’atelier à Bruxelles et mon esprit sur le tapis volant (imaginaire) flotte au dessus des paysages de la Route de la Soie. C’est une méditation active où le geste est répétitif.
Je veux suspendre mon tapis. Je voudrais qu’il relie le ciel et la terre, le réel et l’imaginaire, je voudrais qu’il soit le symbole du rêve et de la réalité.
Chaque étape à franchir peut être difficile à surmonter mais la satisfaction en arrivant en haut est jouissive car cela ouvre des portes sur un nouveau chemin à parcourir. Comme lorsque que l’on atteint un col de montagne, s’ouvre devant nous une autre vallée à parcourir. Lorsque que l’on arrive en haut d’un sommet, on touche d’un peu plus prés ce ciel si fascinant.
A la manière des drapeaux de prières tibétain qui sont accrochés en l’air afin que le vent propage ces proverbes spirituels de paix et d’amours aux alentours, le vent emporte nos rêves et les transmets à ceux et celles qui voudront les recevoir.
Dans une volonté certaine de s’évader de la réalité, le tapis me sert de portail matériel vers un ailleurs immatériel. C’est la concrétisation réelle de mon voyage fantasmé sur la Route de la Soie.
Le tracé noir, sur le rouge du tapis, dessiné lignes après lignes, matérialise ce chemin rêvé sur ma route de la soie.
Ce tapis est plus que la somme des ces morceaux et leurs histoires silencieuses, de ces heures parfois interminable ou de ces lignes : c’est un véritable moyen de transport et le voyage est spirituel.
Rêver, c’est voyager depuis l’intérieur, c’est aspirer à un ailleurs que l’on ne peut atteindre, à moins peut-être de s’y rendre en tapis volant.

